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QUI SUIS-JE ?
Élève à l'école nationale des Beaux-arts de Dijon, où je n'ai rien appris en composition picturale, tout simplement parce que… il n'y avait pas de cours d'histoire de l'art (véridique !). Par contre en pratiquant la peinture, j'ai été confronté devant la feuille blanche au problème de tout peintre : par où commencer, comment composer et réaliser une idée ? Là encore, mes profs des Beaux-Arts ne m'ont indiqué aucune piste solide à ce sujet.
Mon activité professionnelle a plutôt été tournée vers l'audio-visuel : prises de vues, montage et réalisation TV de courts métrages, documentaires et reportages.
Ma découverte
Bien plus tard, je me suis intéressé à des estampes du XVII° siècle. Surpris par leur composition, j'ai eu l'idée de poser ma règle sur la canne d'un personnage pour la prolonger d'un trait avec un crayon. Surprise ! Cette ligne pointait précisément l'œil d'un autre personnage alors que cela n'était pas évident. Je reposais ma règle sur une épée et… deuxième surprise à l'identique ! Je découvrais une base de la composition picturale : Relier des éléments visibles au delà du visible.
C’était en mai 1993. Je venais de mettre le doigt dans un immense engrenage qui, pour des années d’opiniâtreté et de passion, allait me plonger dans l’étude historique de la composition picturale.
Mes recherches
Les premières années de recherches ont été celles de la subjectivité guidée par mon intuition. Puis m'est venu la nécessité d’une démarche objective et scientifique, soutenue par les bases de données sur ordinateur et les méthodes des archéologues. Un ami chercheur en fac de mathématique s'est exclamé en voyant mon travail : "mais, tu fais de l'archéologie picturale !"
En effet, j'ai tenté d'établir à partir de bases de données objectives des règles de composition que chacun peut voir directement dans les peintures. Ces règles fonctionnent les unes avec les autres et constituent une thèse globale vérifiable et reproductible. Cette approche scientifique se démarque des projections personnelles que l’on voit quelques fois au sujet de la composition picturale.
Mes motivations
C'est en 2015 que j'ai compris ma motivation réelle pour mes recherches : les relations ! C'est-à-dire, mettre en lumière les liens invisibles entre les personnages que les peintres cherchaient inlassablement à relier. Ils reliaient tout, les personnages entre eux, mais aussi avec les animaux, les objets et même le décor, tant que cela restait congruent avec le thème du tableau.
Je suis d'ailleurs étonné du contraste de mes recherches solitaires avec les relations des personnages des peintres, les liens, les connections car j'ai toujours recherché seul, isolé devant mon ordinateur. Je suis encore admiratif de cette école de la relation qui se transmettait de maître à élève dans l'intimité des ateliers de peinture.
Ma conviction
Mes travaux ne seront probablement pas reconnus rapidement par le sérail de l'histoire de l'art officiel. J'imagine trois raisons à cela. Raisons tirées des études faites aux États Unis sur la reconnaissance de la valeur d'une personne et donc de ce qu'elle fait *.
Pour qu'il ait reconnaissance publique il faut la simultanéité de trois paramètres :
- La reconnaissance par des personnalités connues (un maître de recherche en faculté, un journaliste connu, etc..)
- - Un lieu qui consacre la parole des personnalités connues (une faculté, un musée)
- - Une foule de personnes qui écoute le message des personnalités connues dans le lieu consacré.
Or je ne bénéficie d'aucun de ces trois éléments de reconnaissance. Ajoutez à cela que je suis un solitaire autodidacte sans aucun diplôme…
Pour mes lecteurs
Ce constat n'enlève rien au grand plaisir que j'ai toujours à découvrir une partie des règles de composition des peintres. Ma plus grande satisfaction est de retrouver certains gestes de composition des grands peintres de la renaissance. Ma plus grande joie est de découvrir sur des panneaux de bois ou sur des toiles des traces matérielles qui confirment ma théorie de ces gestes cachés de composition.
La sensation d'être dans l'intimité de la création d'un grand peintre est une expérience irremplaçable que je souhaite partager par le biais de ce blog. Je vous souhaite une joyeuse découverte et de belles émotions en me retrouvant sur mon nouveau site :
www.composition-picturale.com
Guy MAUCHAMP
L'art de voir lentement, c'est apprendre à
voir une image sans préjugés,
sans projections personnelles,
sans références extérieures,
voir un tableau tel qu'il est,
C’est grâce à la présence d’un détail de cette scène, un escargot, que j’ai commencé à l'observer lentement, c’est la cas de le dire, puis à y revenir sans cesse pour finalement aimer sincèrement cette œuvre atypique.
Rares sont les œuvres qui, en plus de leur exécution impeccable et leur qualité esthétique, proposent à leur spectateur un cheminement, une vision vivifiante, tant pour le plaisir de l’œil que pour le bonheur de l'esprit. Le retable magistral du peintre italien Francesco Del COSSA fait partie des ces œuvres qui ont cette particularité singulière de m’avoir marqué profondément même si je n’en appréciais pas particulièrement son esthétique.En effet, lorsque j’ai découvert ce retable il m’était apparu comme austère et ennuyeux. Je l’avais détaillé en faisant la moue, bien que le visage de Marie soit habilement empreint de sérénité et que l’ange Gabriel est tout à fait gracieux. Mais c'est en prenant le temps de l'observation, de la contemplation qu'un sens profond s'est installé en moi.
Je propose ici de découvrir comment ce peintre de la renaissance italienne, Del COSSA, a introduit des éléments visuels qui interrogent le regard, invitent au discernement, questionnent nos savoirs, suggèrent des pistes de réflexion pour apprendre à voir par soi-même.
Ces éléments se présentent sous forme de jeux visuels, de règles et techniques de composition à voir par soi-même, plutôt que des symboles dont on doit recevoir le sens par une tierce personne.
Prenons le temps, de voir, de relever les éléments curieux ou énigmatiques de ce retable assez connu pour son gros escargot qui fait en partie sa célébrité insolite mais aussi trop souvent son incompréhension.
Del COSSA - Annonciation et nativité - 1472 - Gemaldegalerie Dresden - photo gm
En effet, la curiosité qui n'échappe à personne est ce gargantuesque gastéropode au bas du tableau. Etrange présence qui distrait immanquablement du recueillement que l'on devrait trouver pour méditer sur le mystère de l'Annonciation.
Chacun aura relevé la taille démesurée de l'animal, comparé au pied ou à la main de Gabriel. Certes, il est démesuré et incongru, mais en l'observant plus finement, quatre caractéristiques sont lisibles. Del Cossa les a glissé là délibérément pour guider son spectateur dans un art de voir.
L'observation de notre gastéropode montre qu'il aurait quatre attributs qui peuvent nous conduire sur autant de pistes.
- il est incongru dans cette scène
- il est placé de façon ambigüe
- il est démesuré
- il n'a pas d'ombre.
Pour prolonger cette lecture je vous invite à vous rendre sur mon nouveau site à la page de "L'art de voir avec l'escargot de del Cossa" :